Un giorno per disfare (A day to take apart)

Une séquence effrayante de cinq photographies montre un énorme Pluto en peluche avançant dans Main Street, arrachant sa tête en fourrure et s’enflammant avec une bouteille d’essence. Nous sommes à Disneyland Paris en plein milieu des célébrations du 12e anniversaire du parc. Elles ont été prises par Jacques Vian, correspondant du Monde, souffrant des premiers symptômes de la maladie de Parkinson et déçu de la vie. Sous le costume synthétique il y a Matteo Danza, un doctorant en éthologie convaincu de connaître le moyen de contrer le « déclin de l’homme ». Jacques est attiré par le geste de Matteo et, tel un explorateur, il s’immerge dans son histoire, ses convictions et ses peurs sans se ménager. Un long reportage émouvant où Jacques devient le chantre de l’utopie de Matteo et scelle son sacrifice, conscient que l’homme est un animal en captivité dans la nature artificielle qu’il s’est construite, et persuadé de la nécessité de « réarranger nos convictions et de corriger notre point de fuite », redevenant enfin des hommes.