La tassa sul morto

Décembre 1911, la guerre en Libye, une guerre de conquête âpre et difficile déclarée par Giovanni Giolitti et le roi Victor Emmanuel III, répand ses effets négatifs dans les campagnes de la Sicile rurale, faisant des victimes parmi les paysans et créant une foule de veuves avides de vengeance et de justice. Parmi les visages des femmes, désormais décidées à occuper les rôles de leurs maris dans la guerre, se détache celui de Rosalia, une femme téméraire et tenace qui, luttant pour la conquête de sa propre liberté, défie les institutions et le pouvoir. Diego Aleo nous emmène, par l’intermédiaire de Rosalia, dans une terre contrariée, où le vacarme de la guerre laisse une mélodie de mort et d’injustice dans les foyers des pauvres gens. Une terre où même la religion, faisant un clin d’œil au pouvoir, oublie les derniers, les laissant seuls devant les pièges de leur temps. Mais, comme dans un jeu de miroirs, la rencontre entre les personnages révèlera des nuances invisibles, des désirs cachés et la conscience d’avoir vécu leur vie dans la tromperie du mal qui parsème de bonnes intentions le chemin de l’enfer ou, dans ce cas, de la guerre. Ce sera à Rosalia, aidée par le jeune curé de la petite ville de campagne, de redonner espoir et dignité à son peuple pour qu’il puisse enfin « dire oui à la vie, celle qui génère la paix, celle qui sait distinguer le bien du mal ».