Electra

Violetta Bellocchio a décidé de disparaître, effaçant toute trace d’elle après qu’un homme l’ait agressée sur le chemin du retour. Elle a coupé tous les liens. Jeté les téléphones. Les vêtements qu’elle portait à la télévision ont fini dans les poubelles de vêtements usagés. Elle a fait en sorte que personne ne la retrouve. Lorsqu’un corps subit des violences, il n’est plus le même. Le traumatisme désintègre ce que nous sommes, modifie la perception de soi et du danger environnant, jusqu’à nous faire voir l’éloignement de la vie quotidienne, désormais compromise, comme le seul moyen de salut. C’est l’urgence qui a poussé Violetta à détruire sa propre identité. Son alter ego à cette époque était Barbara Genova, un nom, un corps avec lequel elle a vécu, travaillé, publié pendant deux ans, loin de sa langue maternelle, devenant une inconnue. Barbara Genova a permis à Violetta de revenir à la lumière, avec du temps privé et des mois de travail solitaire et patient pendant que son visage changeait et que son système nerveux se réparait. Mais est-ce Barbara qui a inventé la Violetta d’aujourd’hui ou l’inverse ? Quelles traces vivent encore en elle ? Dans Electra, la transformation de la douleur en une lutte pour reprendre le contrôle de son moi ramène Violetta Bellocchio face à face avec ses lecteurs, dans le récit bouleversant de sa disparition.