Antigone sta nell’ultimo banco (Antigone sits at the last desk)

Chaque année, au début de l’été, des ouvriers agricoles clandestins arrivent dans une petite ville du nord, aisée et conformiste, un peu ennuyeuse, pour travailler à la cueillette des melons, l’une des richesses de la région. Ces clandestins, en piteux état, proviennent presque tous de différentes régions d’Afrique. On les appelle Ceux du Fleuve, parce qu’ils campent dans des baraques improvisées, sous la Grande Berge. Personne ne les veut en ville : ils sont sales, ils volent, ils embêtent les femmes : enfin, c’est ce qu’on raconte. Qu’ils travaillent et ça suffit. Dans la chaleur suffocante d’un mois de juin particulièrement torride, un jeune des Ceux du Fleuve est retrouvé mort. On raconte qu’il a eu un accident alors qu’il s’enfuyait après avoir commis un vol, ou bien qu’il a été impliqué dans une bagarre avec d’autres clandestins, ou encore que c’est une histoire de drogue. En attendant, le corps du jeune garçon se trouve à la morgue, sans nom, sans obsèques : ce n’est pas à nous de nous en occuper, déclare le Maire, ce n’est pas un des nôtres. Seuls quelques uns éprouvent de la douleur et du chagrin : Jo la Peste, un garçon turbulent, anticonformiste, avec un très mauvais caractère ; le mystérieux Cat Fly qui la nuit, armé de bombes spray, remplit les murs de la ville de ses graffitis. Entretemps, les jeunes du lycée travaillent à la mise en scène du spectacle de fin d’année : Antigone de Sophocle. Un spectacle de théâtre peut-il se transformer en réalité?