Poco mossi gli altri mari

Dans la plaine d’Émilie, une famille décide de rester unie. Ils divisent et redivisent les pièces, aménagent des greniers, pour y faire entrer beaux-frères, grands-parents, petites amies, maîtresses, arrière-grand-mère. Même les arrière-grands-parents et les arrière-arrière-grands-parents, car personne ne meurt plus dans leur appartement communiste. Dans la cuisine, d’anciens dialectes et des vulgarités modernes résonnent lorsqu’ils préparent des lasagnes pour une tablée infinie. Leur temps est un temps d’accordéon : certains cessent de vieillir tandis que d’autres vieillissent beaucoup, un voyage peut durer des mois pour ceux qui partent et des minutes pour ceux qui restent. Lorsque Dieu meurt soudainement, des lamentations et des blasphèmes s’élèvent très haut dans la maison. Personne n’a plus envie de manger et alors on prend un cochon, comme animal de compagnie. Un parc plein de chuchotements, où les enfants grandissent sauvages, les entoure et tout disparaît autour, comme dans un tourbillon. Une dystopie émilienne de la nostalgie.