Solo la pioggia

Trois frères, Carmine, Papele et Ivano, les frères Corona. Ils sont constructeurs, craints et respectés dans le pays pour un passé inquiétant désormais enterré grâce à l’argent et aux affaires. Carmine est le cerveau ; Papele est le bras ; puis il y a Ivano, le petit frère, qui a fait des études, n’a pas connu le monde de la rue et fait de belles photos mélancoliques comme passe-temps. Chaque année, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de leur père, ils se donnent rendez-vous. Une visite au cimetière sans femmes, enfants ou parents. Et puis un dîner, juste tous les trois. Boire, manger, rire, partager tout, comme seul entre frères est possible. Une habitude qui dure depuis onze ans. Le dîner est prévu chez Ivano, qui vit seul et qui s’y connaît en cuisine. Ce soir-là, il pleut, une pluie incessante et déchaînée qui, avec la complicité du vin, incite les trois frères à se confier plus que d’habitude. Cela pourrait être une soirée cathartique, où l’on se débarrasse de masques trop longtemps portés. Mais la vérité fait plus peur qu’un mensonge commode. Solo la pioggia est un roman court et furieux, qui, dans des mouvements précis et dans un seul espace, est capable de générer une déflagration, mettant en scène le lien indissoluble qui serre comme un nœud coulant ceux qui ont grandi ensemble et n’ont placé leur confiance qu’en leur famille. Et tandis que l’eau tombe du ciel de manière incontrôlable, détruisant les murs des maisons construites avec trop peu de ciment, les certitudes des trois frères sont balayées de la même manière. Avec ce drame féroce, impitoyable et tendu, Andrej Longo s’affirme comme l’une des voix les plus fortes de notre littérature de ces dernières années, capable de se situer aux confins des genres littéraires.