Ombre russe

Les yeux de Julia, communiste militante qui ne veut pas se rendre à l’effondrement de l’Union soviétique, se matérialisent soudain dans les décombres du bâtiment gouvernemental de Transnistrie, qui vient d’être bombardé, et marquent le destin d’un journaliste italien envoyé sur place pour rendre compte d’un conflit oublié. L’histoire d’amour bouleversante, que nous avons tous rêvé de vivre, s’inscrit dans le conflit entre les peuples que seule la colle soviétique imposée avait réussi, pendant cinquante ans, à contenir dans les mailles de la coexistence. Un petit « Guerre et Paix » de la fin du millénaire où l’émotion envahit chaque page et vous tient accroché au roman jusqu’à la dernière ligne. Ombres russes se déroule en 1992, pendant les hostilités entre la Moldavie et la république autoproclamée de Transnistrie, un pays russophone resté fidèle à Moscou : deux régions, aux frontières de l’Ukraine, considérées comme des cibles potentielles des visées expansionnistes du nouveau tsar. Les lieux du roman sont les mêmes que ceux de la guerre déclenchée par Poutine le 24 février 2022, tout comme le malaise sous-jacent trente ans plus tard : la question non résolue de la fierté russe blessée le 8 décembre 1991, lorsque l’Union soviétique s’est dissoute et que le drapeau rouge a été abaissé sur le Kremlin.