Il costo del Partenone. Appalti e affari dell’arte greca

Le Parthénon, le plus célèbre des temples grecs, construit sur l’Acropole au Ve siècle avant J.-C. en l’honneur d’Athéna, abritait une statue colossale de la déesse en or et en ivoire, symbole de l’hégémonie de la cité sur la mer Égée. Mais combien une telle œuvre a-t-elle coûté aux caisses publiques ? Selon une hypothèse, le temple et la statue auraient nécessité 9 000 000 de drachmes d’argent. C’était suffisant pour payer une journée de travail de 9 millions d’ouvriers qualifiés, ou pour équiper une flotte impériale de 1 500 trirèmes.
Cette dépense colossale a fait scandale et a déclenché une controverse sur les coûts et les bénéfices. Avec l’inspirateur du projet, le grand Périclès, c’est la gestion démocratique d’Athènes qui est mise en cause. Pourtant, dans le paroxysme de l’affaire, une vérité gênante était cachée : la complicité de l’art avec l’un des aspects les plus inexplorés du monde grec, le monde économico-matériel.
En ouvrant ce livre, le lecteur retrouvera les étapes d’un voyage dans l’art à travers l’arrière-plan économique des mécanismes de production. Il aura l’impression de découvrir des relations dangereuses, car, à partir de l’Acropole d’Athènes, derrière l’expérience de la perfection se cache l’une des formes les plus séduisantes prises par l’argent au cours des siècles : celle de l’art.