Terrapiena

Nous sommes en Sicile, au début des années 70, nous sommes en septembre. Sur une grande esplanade, sous un terre-plein planté d’oliviers, se trouve un bidonville construit après le tremblement de terre. C’est un endroit apparemment sec et aride, il n’y a pas d’eau dans les maisons, les droits élémentaires sont bafoués. Un groupe d’activistes y a fondé une sorte de commune – ce sont des anarchistes, des communistes, des hippies italiens et étrangers – et a essayé de pousser les autres habitants du bidonville à se rebeller. Un jour, les enfants de la communauté trouvent un jeune homme à l’embouchure de la rivière : il est maigre, a des boucles blondes et semble mort. Ils lui donnent le nom d’Italo Orlando, d’après une légende remontant à quelques années auparavant. Ils sont loin de se douter que la nouvelle apparition de ce dieu du changement va bouleverser leur vie. Mais c’est surtout un étudiant d’origine modeste, Saverio, qui va tomber éperdument amoureux de lui. Cette fable noire de promesses et de destruction, d’illusions, de changements réels et de tragédie est racontée par un garçon, Ciccio, qui a douze ans à l’époque et qui vit dans une des cabanes avec sa mère et sa sœur. Avec son style visionnaire et attentif, dans ce deuxième volet de la trilogie sur Italo Orlando, Carola Susani nous raconte un autre passage décisif de l’histoire de l’Italie, lorsque pendant un moment il a semblé que la justice était proche et que même l’amour allait briller à nouveau.